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Giuseppe (amoureux)

Journal de confinement :

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Je suis comme qui dirait perplexe. Des rumeurs, selon lesquelles un confinement devrait entrer en vigueur, circulent dans les rues. On ne pourrait donc plus sortir de chez nous. Nous, les bourgeois, j’aimerais bien en voir un qui ne sortirait plus de chez lui. C’est impossible. Nous avons tellement de projets. Personnellement, je suis toujours à la recherche de ma dulcinée. Je pense vraiment tenir un bon filon pour une fois et ce n'est pas une maudite rumeur qui va m'empêcher de voir ma future épouse, enfin je l'espère. Cela ruinerait mes plans. Selon mes servants, il n’y aurait même dans ce cas-là, plus aucun contact physique. Quelles âneries ! Ils ne sont doués en rien et ils racontent des imbécilités. Me priver de tout contact serait me faire signer mon arrêt de mort. Comment ferais-je si je n’avais plus personne pour parler avec moi des dernières rumeurs ou de nos activités plus qu’intéressantes ? Cette idée, rien que d'y penser m'inquiète. Pourrait-on vraiment rester chez nous ? Seuls ? Impossible. Pour combien de temps après tout ? Non, non, non, je ne dois pas y penser. Nous n'en sommes pas encore là, et ce n'est qu'une rumeur. Ce n'est pas toujours vrai. D’après plusieurs personnes que j'ai rencontrées dernièrement, la peste pulmonaire ne s'attaque qu'aux personnes âgées. Étant âgé d'une trentaine d'années, je ne serai probablement pas touché. Je meurs déjà d'ennui rien qu’à penser à l’idée du confinement. J'implore tout pour que cela n'arrive pas. Cher journal, tu serais alors mon seul compagnon et serais le seul, mis à part moi, à connaître mes émotions. Hou ! Je deviens fou, je devrais finir de rédiger cette petite pensée avant de commencer à parler à mon journal personnel. Je vais finir le récit de ma pensée, alors j’espère que mon moi du futur le lira en riant, comme s'il ne s’était rien passé, car, je l'espère, il ne se passera rien.

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...

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Je ne pensais jamais dire cela un jour, mais le confinement a bien lieu. Ce que j'espérais qui n'arrive jamais est arrivé. Me voilà donc seul, ne sachant que faire. Certes, j’ai bien pu écrire à ma dulcinée mais, ce n'est pas assez. Je ne peux m'empêcher de me dire que quelques semaines auparavant, je pouvais encore vagabonder dans les rues. Ce Pilipovirus m'aura joué des tours. J’occupe mes journées à lire quelques heures, et à réfléchir à haute voix. Que pourrais-je faire d'autre ? Évidemment que je prends le temps de me reposer, mais mes pensées sont tourmentées. Je ne cesse de me demander à quelle date je pourrais revoir ma bien-aimée. Même si je fais partie de l'élite de la société, je respecte les règles comme quiconque de moins intéressant le ferait, mais ce n’est pas pour autant que je ne proteste pas intérieurement. Mais bon, je suis désormais d'humeur à aller lire donc j'y vais de ce pas.

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Correspondance Giuseppe et Agathe :

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Chère Agathe, 

En ce moment je manque constamment de contacts humains. Mais de tous ces manques, vous êtes le plus douloureux. Je pensais justement que nous pourrions entreprendre d'enfreindre les règles, nous qui sommes l’élite de la société, pour nous retrouver l'un près de l'autre. Dites-moi si cela vous arrangerait, car actuellement ce serait l'un de mes plus grands souhaits. Je voudrais aussi vous faire part du poème que j'ai rédigé en pensant à vous et qui est inscrit ci-dessous.

Votre regard me transperce lorsque je vous vois,

Seulement nous ne nous sommes parlé qu'une seule fois.

Mon amour pour vous a été instantané,

Mais pour l’instant je suis désespéré.

Loin de votre beauté resplendissante,

Mon cœur est dans l'attente.

Êtes-vous mon âme sœur ?

Pour moi cela rime comme une splendeur.

Ressentez-vous le même sentiment envers moi ? 

En l’espérant je me noie.

Je me noie dans mon chagrin,

Pour lequel vous seule pourriez mettre fin.

Ces mots sont la preuve de mon amour,

Qui est aussi brûlant qu'au premier jour.

Vous qui êtes l’élue de mon cœur,

Comprenez ces mots avec bonheur.

Lorsque je vous reverrai,

Je vous enlacerai,

Espérant que ce moment dure à jamais.

Giuseppe.

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Cher Giuseppe, 

Je ne peux que vous remercier pour cette tendre lettre remplie d’amour et de sincérité. Êtes-vous sûr qu’enfreindre les règles soit la meilleure option ? Mais après tout je vous fais part de ma confiance. En ce qui concerne le poème je le trouve magnifique, je voulais également, au passage, vous confirmer que mes sentiments sont réciproques. Je suis en fort manque de tendresse et vous êtes le premier sur la liste, votre absence me ronge parfois. Quand vous êtes au près de moi mes désirs partent en fumée, c’est donc pour cela que je n’ai qu’une envie : sentir votre chaleur auprès de moi. Nous pourrions peut-être nous voir en cachette loin des autres, près d’un lac en écoutant les magnifiques sifflotements des oiseaux ,qu’en dites-vous ?

Au plaisir de vous lire,

Agathe

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